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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 06:56

               jardin partage du square J Verne    circulations dans un parc et flux environnants    repos-parc-public.jpg     

gardiens parc public aire-de-jeu-parc-public.jpg parc public pour mal voyants hotels-pour-insectes-dans-jardins-publics.JPG

 

  1. Introduction

L’évolution de la ville en matière de  parcs et jardins publics ressort comme un élément majeur de l’urbanisme durable, avec un fort intérêt pour l'agrément de vie des habitants :  

 
                    Enquete-sur-les-raisons-de-visites-dans-les-parcs-et-jardi.JPG



Ce constat aboutit, lorsque la Collectivité en a pris toute la mesure, à faire de l’implantation de parcs et jardins un axe stratégique : conf le PADD du PLU de la Communauté de Bordeaux, en lien, exemplaire à ce sujet (comme dans le domaine du bruit) :

 
  

« Aménager dans les quartiers urbanisés de nouveaux parcs et jardins ouverts au  public. Dans un souci de répartition équitable sur l’ensemble du territoire communautaire, au  regard des densités résidentielles et des  typologies d’habitat, l’aménagement de parcs  et jardins ouverts au public sera développé dans les quartiers les moins bien pourvus en espaces verts : par la programmation de petits jardins de proximité, la création de jardins dans les emprises publiques existantes, des réservations et acquisitions d’emprises privées en cœur ou en rive d’îlot  pour la création de jardins publics »

 

Il s’agit en effet d’un élément essentiel pour la vie urbaine, dont la qualité première est la proximité, comme cela mis en évidence dans un article antérieur (en lien) et attesté par le choix par la Communauté Européenne de l'indicateur "pourcentage d’habitants ayant accès à une espace vert public à moins de 300m" (conf lien). 

 

 

 Il s'agit maintenant d'approfondir en quoi la conception du parc ou jardin permet de répondre au mieux aux attentes des habitants.

Des orientations sont fournies par une récente enquête au niveau européen (en lien) , commanditée par le Groupe Vinci, qui  :

   

  • confirme l’importance des parcs et jardins publics pour les citadins: « … Les enquêteurs ont demandé aux 4 000 Européens interrogés s’ils pouvaient lister tous les espaces publics qui leur venaient à l’esprit : il s’agit  principalement d’espaces verts. Tout ce qui tourne autour des parcs, jardins  et espaces verts représente 69 % des réponses. »

  •  précise les attentes sur leur conception (colonne centrale ci-dessous) :

attentes des habitants vis à vis des lieux publics

 

Il ressort que l’amélioration de la (perception de) sécurité dans les parcs et jardins publics et leur intégration dans la ville sont les deux améliorations les plus attendues, compte tenu du vécu actuel
.


La problématique de conception de nouveaux parcs et jardins publics, ou de transformation le cas échéant, est donc : assurer les services aux usagers tout en recherchant l’intégration du site dans le tissu urbain et sa sécurité... ce qui n'est pas nécessairement facile à concilier, surtout en voulant optimiser le coût d'exploitation qui résultera des solutions choisies.
    

Pour en clarifier le traitement, l'article s’appuie l’exemple de la conception d’un jardin public à Chelles qui est une des 10 opérations du
programme d’expérimentation « Qualité et sûreté des espaces urbains » (conf lien) 
de l’organisme interministériel  
PUCA (conf lien).

    

 

 

Cet exemple de conception a été choisi parce que son cahier des charges porte sur ces objectifs, y compris celui de la sécurité des lieux :

« … Le square de la Villa Max s’apparente en réalité plutôt à un parc paysager à la configuration pittoresque et aux perspectives variées. La qualité de ce square amène la Ville à vouloir le rendre accessible au public et donc à réfléchir sur les conditions de sécurisation du lieu…
L’expertise portera sur les conditions d’accessibilité du square au public (topographie marquée, jardin traversé, à quelles heures, avec quels programmes ? …). De plus, les caractéristiques qui donnent au site sa qualité paysagère peuvent en faire sous certaines conditions un espace anxiogène qu’il convient donc d’analyser pour le sécuriser (programmation, vues, présence humaine, éclairage, par exemple).

Cette mission sera effectuée par un paysagiste/urbaniste sensibilisé à la question des usages et aux enjeux de sécurité. »

 

Le  document en lien sur la conception du projet,  met en évidence :

     

 

  • l'étude de plusieurs alternatives

  • quatre thèmes d’évaluation de chacune :

ü  Le prix

ü  La valorisation (du site)

ü  Les usages

ü  La sécurité 

  • Un choix d'aménagement, fait sur ces bases
         


La suite de l’article commente ces différents thèmes d’évaluations et le choix.


S’ajoutent :

  • un § sur l’intégration dans la ville, le document abordant ce sujet sans le développer *

  • un § sur l’implication des habitants, que le document ne traite pas *


* ces limites du document peut être dues à son objectif ou au processus du programme expérimental du PUCA à ce stade, mais pas à un manque d’intérêt des concepteurs sur ces deux sujets, comme le montre la présentation des « convictions » d’un des organismes en charge de l’étude, mises en fin de l’article car elles résument bien les composantes de la réussite d’un tel projet.

 

  1. Le critère « prix » :

 

 

Le document ne distingue pas, en vue du choix, l'évaluation du coût d'investissement et celle du coût de fonctionnement, ce qui est aussi une de ses limites.


Il est évident que le coût d'investissement peut être fixé comme une limite mais qu'il devrait être impossible de choisir une solution sans prendre en compte le coût de fonctionnement qu'elle induit pour la collectivité.



  1. Le critère « valorisation du site » :


On peut considérer la valorisation du site à trois niveaux :

  • Pertinence d’un jardin / parc public de telle surface a tel endroit, en fonction du contexte local, des objectifs d’évolution de la ville … : la décision d’urbanisme sur l’opportunité intervient en amont de ce qui est traité dans l’article.

  •  L’utilisation plus ou moins efficace de l’espace alloué : elle est mesurable par le niveau de prise en compte des attentes sur les usages, donc couverte par l’évaluation sur ce sujet, au § suivant.

  • Le projet tire-t-il plus ou moins bien parti des ressources du site, les met-il plus ou moins bien en valeur. C’est un sujet d’autant plus critique que, comme dans le cas de Chelles, des éléments préexistants sont très intéressants, qu’ils soient naturels, bâtis, historiques…

  1. Le  critère « usages » :

 

Pour évaluer l’apport de chaque variante d’aménagement vis-à-vis des usages il faut se référer aux attentes retenues par le maître d’ouvrage, en fonction des habitudes dans les parcs et jardins, des propositions de concepteurs, d’enquêtes auprès des habitants , de réunions de concertation, d’ateliers, d’échanges avec des associations …

Ces différentes sources ont chacune leur intérêt, et leur limites comme illustré ci-après, et il est évident que plus la phase de recueil amont est riche plus grandes seront les chances d’aboutir à un bon résultat (sous réserve du processus qui établira les priorités).

 

1.     Intérêt et limites des enquêtes sur les améliorations que souhaitent les usagers :

Il s’agit de faire exprimer des besoins par rapport à l’existant, comme l’illustre l enquête de 2009 sur les squares / parcs / jardins publics de Paris (en lien) :

    Ameliorations-attendues-sur-parcs-et-jardins-Paris.JPG

        

 

Le résultat peut être différent selon que l’enquête porte exclusivement sur les réponses spontanées ou, qu’en plus, elle teste l’intérêt sur des possibilités qu'elle mentionne, auxquelles les personnes interrogées n'ont pas pensé.

 

2.   Intérêt et limites des concertations en aval des projets d’aménagements :  retour d’expérience d’un professionnel (en lien) :

 

« … on peut lire dans les remarques pragmatiques et modestes des participants des propositions alternatives ou complémentaires aux façons habituelles de concevoir les espaces publics. Ils nous invitent finalement à plus de délicatesse dans nos interventions sur l’espace public : une plus grande attention à l’existant, une meilleure prise en compte des usages, plus de finesse dans nos interventions d’aménageurs et un plus grand soin apporté à la programmation. On peut, a minima, se demander si cet urbanisme par touches ne serait pas complémentaire de nos outils d’aménagement plus lourds. On peut ensuite s’interroger sur sa plus grande durabilité… »

Faire réagir lorsque la conception est avancée, sans proposer des alternatives, ne peut que réduire l'intérêt : pour créer une dynamique et enrichir les apports d’idées, une recherche des attentes devrait naturellement s’engager à un stade précoce.


3.     Intérêt et limites d’implanter des activités très spécifiques, portées par des organismes, associations … :

Ces activités, outre de mieux tirer parti site, peuvent accroître et diversifier la fréquentation, contribuer à l’animation, voire à l’identité des lieux, comme à Anderlecht, où un parc s’auto-désigne comme le « premier parc pour les mal voyants » :

« … pensé sur base de l'expertise d'associations comme la Ligue Braille. Ce jardin est un outil d'autonomie que nous pensons utiliser pour des cours d'orientation, annonce la responsable du service d'accompagnement de la Ligue Braille. Le parcours est encadré par des dalles podotactiles et des rebords marqués aisément repérables. La conception du jardin a été axée sur les sens de l'odorat avec des plantes odoriférantes comme le thym ou le basilic, de l'ouïe avec des jeux d'eau et du toucher. L'accès au parc se fera sur demande, afin de préserver l'aspect clos du lieu. »

A noter dans ce domaine la montée des activités de jardins partagés dans des squares, parcs et  jardins publics : actuellement une vingtaine de squares à Paris en disposent, par exemple.

Il y a deux approches pour l'accueil d'activités spécifiques à des groupes d’intérêt : en marge des usages / usagers principaux ou en cherchant à en tirer le maximum pour l’animation et le fonctionnement du site, ce qui implique de les prévoir autant que possible au stade de la conception, comme dans l’exemple de Chelles.


  1. Le critère « sécurité » :

 

Le chapitre II du document sur le projet de Chelles, qui porte sur ce sujet, regroupe deux domaines : ce qui relève de l’accidentel, lié aux « choses » et ce qui relève de la malveillance, lié aux personnes.

ll ne se réfère pas aux termes de sûreté et de sécurité, ce qui est une bonne chose car leur sens est fluctuant (contrairement à safety et security )


La prise en compte dans la conception des risques d’accidents a un impact particulièrement important lorsque, comme dans le cas de Chelles, il existe sur le site des constructions hautes et vétustes : ce risque conduit en particulier à interdire l’accès à certains secteurs ou ouvrages.

 

Les risques de malveillance impactent particulièrement les accès : moyens et conditions et les dispositions pour assurer la visibilité des espaces :  à l’intérieur du site et de l’extérieur.

Naturellement l’aménagement du site n’apporte pas en soi la sécurité mais seulement les conditions permettant de l’assurer plus ou moins bien, facilement, économiquement.

 

  1. L’intégration dans la ville :

Le document aborde la question de l’intégration dans la ville en se référant à 4 modèles :

·        l’avant parc public : parc privé devenant public, conservant ses grilles … / exemples : le Jardin des Tuileries ou le jardin du Luxembourg

·        l’atoll : sa grille et sa ceinture végétale l’isolent du tissu urbain environnant / exemple : les Buttes Chaumont, les squares parisiens…

·        le parc « ouvert » : ouvert visuellement mais clôturé  / exemple le parc de la Villette

·        le  « morceau de ville » : il fonctionne comme une « place », ouvert visuellement et sans clôture.


Cette segmentation met en évidence les deux composantes qui déterminent le niveau d’intégration au tissu urbain, le choix sur chacune relevant d'un choix d'urbanisme et de sécurité (nonobstant les coûts qui en découlent)

·        l'accès,  fonction en particulier de l’analyse des risques, de leur évolution possible

·       la visibilité, en fonction du tissu urbain environnant et de ce qui est attendu du jardin pour le mettre en valeur et/ou l’améliorer (tout en observant que sur le plan de la sécurité la visibilité est à privilégier)

 

Il est évident que les habitants ont des points de vue à faire valoir sur ces deux composantes de l'intégration du site dans la ville.


  1. Le choix entre les variantes d’aménagements :



Il ressort de l’exemple que, outre une conception du site cherchant à éviter les accidents, en particulier liés aux constructions préexistantes, le choix de la solution est très fortement lié à la recherche de réduction des risques de malveillance alors même que le contexte urbain actuel, s’il n’est pas de tout repos (mention d’un « foyer d’insécurité » à proximité), n’est pas critique.

 

Ceci s’explique d’une part parce qu’il y a un risque « d’effet d’aubaine » pour des activités de délinquance (du fait, dans l’exemple des flux à proximité,  gare RER…), le site ne devant donc pas faciliter leur installation, et d’autre part parce que les aménagements doivent chercher à éviter le sentiment d’anxiété sur les lieux (accru par la configuration compliquée du site dans l’exemple), condition de la réussite du projet.


  1. L’Implication des habitants:


On a vu l’intérêt de l’apport des habitants au stade de la définition des usages, de l’implication d’associations pour élargir et faire vivre les activités sur le site, d’échanger sur les orientations de conception, les conditions d’accès et l’intégration au tissu urbain environnant.


Il est ensuite essentiel qu'une véritable concertation se poursuive avant le choix des aménagements qui seront réalisés, au-delà des cas où une enquête publique l’impose : c’est une condition pour que les habitants se sentent « coproducteur» de l’espace public créé, en comprennent et acceptent les limites, puis contribuent activement à son bon fonctionnement.

 

  1. Synthèse sur les objectifs d’une bonne conception d’espace public :

    Elle est fournie par les « convictions » ci-dessous, affichées sur le site d’un des organismes concepteurs (en lien) du jardin public de Chelles :

                   convictions-REP.JPG





       

 

 

 

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commentaires

J
Concertation globale ? A minima appel à idées au début, concertation sur les choix parmi les variantes au stade intermédiaire et puis sur les ajustements/ validations au stade de la finalisation
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J
Le développement des parcs et espaces verts est le nouvel enjeux des collectivités dans les années à venir. Cependant, pour des villes ne serait-ce que de taille moyenne une concertation globale est-elle vraiment possible avec les habitants ?
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B
The development of parks and gardens open to the public will be developed in areas is a good move in my point of view. I will be essential in growth of the city. I have been interested in this topic for quite some time.
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J
Its seems that we both thing, and others, that development of public parks and gardens is a major condition of the densification of towns. It is not a paradox but a question of better use of their space to fullfill human and economy needs

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